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Le Blog de Jonathan Fanara

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Les quatre vérités du mariage pour tous

Publié par Jonathan Fanara sur 22 Avril 2013, 05:42am

Catégories : #Politique

Alors que le mariage homosexuel déchaîne les passions outre-Quiévrain, on observe depuis plusieurs semaines une prolifération de dérapages en tout genre. Les discours se radicalisent dangereusement, la parole libérée donnant lieu à des clichés réducteurs et à des slogans au mieux orduriers. Pis encore : certaines manifestations laissent entrevoir des débordements brutaux et incivils, un phénomène plutôt fâcheux pour une démocratie accomplie. Certains souligneront, à raison, que ces dérives sont le fait d’une minorité active – pour ne pas dire surexcitée –, mais tant les images que les commentateurs s’en font abondamment l’écho. Quoi qu’il en soit, peut-être faudrait-il rappeler à Frigide Barjot, à Christine Boutin et aux manifestants les plus radicaux quelques vérités trop souvent passées sous silence. En voici quatre des plus éloquentes.

 

1) La France demeure cet îlot gaulois coupé du monde. En 2003, la Belgique faisait passer la loi instaurant le mariage homosexuel sans causer de remous majeurs. Bruxelles parvenait alors à échapper aux débats acharnés qui secouent aujourd’hui l’immuable Hexagone. Mieux encore : la Nouvelle-Zélande vient d’adopter le mariage gay à l’unanimité, allant même jusqu’à sceller ce compromis historique par un chant maori. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le tableau français contraste nettement. Là-bas, gauche et droite s’écharpent depuis des mois sur cette question, n’hésitant pas à en venir aux mains dans l’hémicycle, gagné lui aussi par une violence débridée. La rue ne se porte pas mieux : occupée par des groupuscules d’extrême droite qui cherchent à détourner le débat, elle donne lieu à des dérapages incontrôlés et des provocations à tout le moins inadmissibles. De quoi laisser penser qu’une certaine France continue à vivre dans une bulle imperméable aux réformes sociétales. Pour saborder la loi, elle agite d’ailleurs volontiers la menace d’une société déboussolée, voire fracturée. Cette France, qui apparaît comme figée, peut se résumer en un mot : conservatrice.

 

2) Le mariage pour tous, un simple écho de la notion d’équité. Les mécontents ont beau crier au loup, les faits n’en sont pas moins têtus. Le mariage homosexuel se contente d’ouvrir à tous une institution républicaine. Cela au nom du principe d’égalité le plus élémentaire. Non seulement cela relève d’une justice à laquelle chaque citoyen doit pouvoir prétendre, mais il s’agit en plus d’une opération neutre, puisque personne n’en sortira lésé. Pas un Français, à cette occasion, ne se verra en effet privé du moindre de ses droits. On comprend dès lors d’autant plus mal cette vague de contestation exaltée qui divise le pays.

 

3) Il s’agit avant tout d’une promesse de campagne, clairement annoncée dans le programme présidentiel de François Hollande. C’est au mieux paradoxal : les opposants au mariage pour tous reprochent au gouvernement de concrétiser une promesse de campagne clairement identifiée au moment du scrutin. Une attitude aux antipodes des revendications habituellement exprimées par des citoyens allergiques aux mensonges électoraux. Qui peut aujourd’hui nier que les Français avaient bel et bien conscience, le jour du vote, qu’une présidence socialiste déboucherait forcément sur la promulgation d’une telle loi ?  Personne, évidemment. Exiger de François Hollande un recul programmatique reviendrait par conséquent à l’inciter à tromper les électeurs. Une absurdité qui ne semble pas embarrasser le moins du monde les contestataires.

 

4) Les études réalisées réfutent les arguments avancés par les « anti ». Plus de 700 articles scientifiques publiés depuis les années 1970. Et une extrême majorité d’entre eux qui s’inscrit en faveur de l’adoption des couples homosexuels. C’est le bilan – triomphant pour les uns, désastreux pour les autres – des études consacrées aux parents de même sexe. Si l’on peut légitimement leur reprocher certains biais, notamment socioéconomiques, elles s’accordent en tout cas à dire que le développement de l’enfant ne souffre nullement de l’homoparentalité. Un fait devenu difficilement contestable. Mais cela n’empêche pas certains opposants, aveuglés par leurs dogmes, de crier sur tous les toits les effets néfastes que les couples homosexuels auraient, selon eux, sur leurs enfants. Alors, sans ambages, ceux-là vont jusqu’à évoquer l’atteinte à la santé mentale, choisissant très opportunément de taire tout témoignage contradictoire et de vouer aux gémonies, voire de jeter aux oubliettes, les conclusions auxquelles la recherche scientifique a jusqu’à présent abouti. Là encore, la mauvaise foi confine à la tromperie volontaire. Et les corollaires n’échappent à personne : l’instauration d’un climat en tout point détestable.

 

 

Lire aussi :

Le mariage pour tous divise les Français

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