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Le Blog de Jonathan Fanara

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Le Plus : "L’Homme sans passé" / Le Moins : "28 semaines plus tard" (#11)

Publié par Jonathan Fanara sur 5 Mai 2013, 08:13am

Catégories : #Cinéma

Le Plus/Le Moins est une chronique cinématographique hebdomadaire. Vous y découvrirez, toujours avec concision, le meilleur et le pire de mes (re)découvertes.

 

 

Et cette semaine…

 

Le Plus : L’Homme sans passé (2002). Aki Kaurismäki est sans doute le principal point d’accès au cinéma finlandais. En capitaine chevronné, il ne craint jamais la navigation en eaux troubles et parvient toujours à mener sa barque à bon port. Avec L’Homme sans passé, il compose une fable sociale mâtinée de fantaisie, tour à tour bouleversante et absurde, déprimée et enchanteresse. Il y est question d’un malchanceux qui perd la mémoire à la suite d’une violente agression. Ésseulé, livré à lui-même, déchu de son identité, il voit les problèmes se multiplier et finit par se retrouver SDF, à la merci d’opportunistes sans scrupules. Et c’est précisément là que la magie opère : par un étonnant tour de passe-passe, le cinéaste finlandais transforme un drame humain en une renaissance salutaire, faisant d’un lieu commun cinématographique – l’amnésie totale – un prétexte aux fausses pistes et aux vraies surprises. Car cet « homme sans passé » va se créer un cercle d’amis, trouver l’amour et se reconstruire entièrement. La confrontation finale, puissante métaphore s’il en est, symbolise à elle seule ce cheminement inattendu. Il y a là, incontestablement, de quoi relativiser les échecs et se questionner quant aux véritables richesses à saisir. Oxygéné par un grotesque subtil, magnifié par un travail technique irréprochable, ce long métrage inclassable rend le système D… délicieux. (8/10)

 

Le Moins : 28 semaines plus tard (2007). Réalisé par l’incontournable Danny Boyle, le thriller horrifique 28 jours plus tard s’est taillé au fil des années une solide réputation. Techniquement exigeant, ce missile cinématographique offrait un avant-goût d’apocalypse et mettait en scène un univers à tout le moins asphyxiant. En se portant candidat pour un deuxième volet, très justement dénommé 28 semaines plus tard, le cinéaste espagnol Juan Carlos Fresnadillo se jetait donc quelque peu dans la gueule du loup. Ne pas décevoir les attentes, parfois démesurées : la tâche n’était certes pas insurmontable, mais en tout cas ardue. Et le contrat n’est qu’à moitié rempli. Si cette course-poursuite mortifère se révèle toujours haletante, on ne peut en revanche que déplorer ses glissements convenus et l’absence de réels enjeux dramatiques. Un gâchis, puisque sa densité considérable pouvait ouvrir bien des perspectives. 28 semaines plus tard mange non seulement à tous les râteliers – la dystopie, le huis clos, l’épouvante, le cinéma gore, le thriller militaire paranoïaque, le film noir –, mais il adopte en plus un ton nihiliste ensauvagé et prend pour cadre une société post-apocalyptique au mieux invivable. Mais, signe de paresse, cette œuvre effrénée et immodérée, à la réalisation plus que correcte, ne prend jamais la peine d’achever les chantiers entamés. Résultat : on effleure les thématiques à défaut de les creuser. (6/10)

 

 

Lire aussi :

Le Plus : "No" / Le Moins : "Les Misérables" (#10)

Le Plus : "La Mort de Dante Lazarescu" / Le Moins : "Les Revenants" (#9)

Le Plus : "Rengaine" / Le Moins : "Plan 9 from Outer Space" (#8)

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