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Le Blog de Jonathan Fanara

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Le Plus : "Happiness Therapy" / Le Moins : "Lunes de fiel" (#3)

Publié par Jonathan Fanara sur 10 Mars 2013, 08:09am

Catégories : #Cinéma

Le Plus/Le Moins est une chronique cinématographique hebdomadaire. Vous y découvrirez, toujours avec concision, le meilleur et le pire de mes (re)découvertes.

 

 

Et cette semaine…

 

Le Plus : Happiness Therapy (2012). Quand l’amour est porté au cinéma, cela donne souvent lieu à des œuvres à l’eau de rose, aux glissements convenus ou au pathos indigeste. C’est donc en toute logique que le public sourcille quelque peu lorsque David O. Russell décide d’embrasser le genre, toujours plus casse-gueule que réellement enthousiasmant. Mais le réalisateur des implacables Fighter et Les Rois du désert ne se fourvoie pas. Au contraire. Galvanisé par un casting indiscutable – l’oscarisée Jennifer Lawrence et le trop rare Bradley Cooper –, Happiness Therapy se distingue nettement de ses pairs, se singularisant surtout par son cadre franchement saugrenu et ses traits d’humour habilement distillés. C’est ainsi que l’on braque l’objectif sur deux personnages parfaitement névrosés, injustement détraqués par les épreuves qu’ils traversent, mais qui, étonnamment, se bonifient mutuellement. Lancés dans une sorte d’apprentissage émotionnel, celui de la stabilité et du plaisir, ils vont progressivement regoûter à la vie. Avec subtilité, le long métrage parvient à échapper aux écueils de la comédie sentimentale : il diversifie les thématiques rencontrées – le décès, l’adultère, la famille, l’amour, la maladie, les préjugés – et refuse toute facilité narrative. Bénéficiant d’une solide direction d’acteurs – la renaissance de Robert De Niro en atteste largement –, Happiness Therapy se révèle en outre rythmé, amusant et adroitement photographié. On regrettera cependant que cette mécanique bien huilée, jamais lacrymale, dérape légèrement au dernier virage, épousant une conclusion par trop attendue. (8/10)

 

Le Moins : Lunes de fiel (1992). Aucun cinéphile ne peut l’ignorer : l’intérêt de Roman Polanski pour la gent féminine et les relations de couple s’est imposé au fil des années comme une évidence. Mais là où il excellait avec des réalisations comme Tess ou Le Couteau dans l’eau, il se prend ici clairement les pieds dans le tapis qualitatif. Déroulant un récit cyclothymique à double lecture, le cinéaste franco-polonais pose son regard – névrosé ? – sur la perversité, la jalousie, la manipulation ou encore la folie. Au travers de quatre personnages animés par des désirs incontrôlables, il se plaît à bousculer les conventions pour mieux inscrire son œuvre dans le cadre tragique des relations toxiques, au mieux hautement destructrices. Mais son Lunes de fiel, grossièrement photographié, aligne les fautes de rythme et présente quelques longueurs superflues. Et, encore plus fâcheux, il souffre considérablement de ses excès, comme anesthésié par ses propres outrances scénaristiques. C’est ainsi que les dialoguistes s’adonnent aux pires caricatures et que, faute de subtilité, l’insolite Polanski verse parfois dans un érotisme soft de mauvais goût. Le verdict est sans appel : tout juste à la hauteur d’un téléfilm ambitieux. (5/10)

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