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Le Blog de Jonathan Fanara

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Le Plus : "À bord du Darjeeling Limited" / Le Moins : "Le Dernier Rempart" (#7)

Publié par Jonathan Fanara sur 7 Avril 2013, 08:28am

Catégories : #Cinéma

Le Plus/Le Moins est une chronique cinématographique hebdomadaire. Vous y découvrirez, toujours avec concision, le meilleur et le pire de mes (re)découvertes.

 

 

Et cette semaine…

 

Le Plus : À bord du Darjeeling Limited (2007). Sans forcément révolutionner la comédie anglo-saxonne, Wes Anderson a su y imposer sa griffe, singulière et distinguée. Devenu au fil du temps une véritable institution cinématographique, reconnue de tous, auréolée de succès remarquables – et remarqués –, le réalisateur n’a pas tardé à s’entourer d’une troupe de fidèles, parmi lesquels figure l’omniprésent Bill Murray, monstre sacré du septième art s’il en est. Chacun de ses films fait d’ailleurs couler l’encre, suscitant la curiosité tant de la critique que d’un public désormais fidélisé. Plutôt logique quand on sait que ses deux dernières productions, Fantastic Mr. Fox et Moonrise Kingdom, frôlent clairement la perfection – si tant est qu’elle existe et que l’on puisse en définir les attributs. À bord du Darjeeling Limited précède justement ces deux monuments dans la filmographie du metteur en scène. Il réunit un trio d’acteurs premium, composé des complices Jason Schwartzman, Owen Wilson et Adrien Brody, dans une quête familiale et identitaire burlesque, parfois mâtinée de mélancolie. Frappée d’une photographie très colorée, cette comédie, délocalisée en Inde, se bonifie avec des dialogues mordants et quelques touches salvatrices d’exotisme. Virtuose, Wes Anderson manie toujours la caméra avec autant d’aisance, se permettant même de solliciter la symétrie et d’appréhender chaque plan avec un souci manifeste du détail. Sa réalisation rythmée, son sens du loufoque et ses personnages attachants font le reste : ils confèrent au Darjeeling Limited une aura particulière, dont peu d’œuvres peuvent réellement se prévaloir. Du cinéma comique pour adultes, qui s’inscrit sans complexe parmi les plus belles réussites d’un créateur jamais en panne d’idées. (8/10)

 

Le Moins : Le Dernier Rempart (2013). Impossible d’évoquer le cinéma sud-coréen sans citer le nom de Kim Jee-woon, le réalisateur totalement décomplexé et hyper-talentueux des flamboyants J’ai rencontré le Diable et A Bittersweet Life. Alors, forcément, quand ce dernier décide de remettre en selle le sexagénaire Arnold Schwarzenegger, acteur ankylosé et gouverneur à la retraite, cela ne peut qu’éveiller notre intérêt. Pourtant, la bombe tant espérée s’apparente plutôt à un pétard mouillé. Le Dernier Rempart a d’ailleurs tout du film indéfendable, Kim Jee-woon ayant décidé de taire son audace pour mieux rentrer dans le rang hollywoodien. Résultat : le scénar est archi-convenu et la plupart des scènes se révèlent anémiques, voire gentillettes. Bien que le Sud-Coréen soit l’un des cinéastes les plus habiles de sa génération, on déplore l’absence de tout parti pris esthétique. Et il y a fort à parier que le public le moins avisé prendra ce créateur anesthésié – comateux ? – pour un manchot peu inspiré. Un gâchis au mieux regrettable. Car si l’ensemble tient la route et sort les griffes à l’occasion, il se situe tout de même trois crans en deçà du niveau habituellement affiché par le réalisateur. Pis encore : cette histoire de shérif pantouflard mettant à mal un gang mortifère portait en elle ses propres limites et ne pouvait dès lors s’élever qu’en pratiquant le hors piste, chose apparemment inconcevable ici. Papy Schwarzy ?  Jamais mauvais – ni brillant –, le « chêne autrichien » paraît inchangé et, surtout, increvable. Il s’essaie même à l’autodérision, assurant une prestation globale qui devrait en toute logique contenter ses nombreux fans. Mais cela ne suffira pas à sauver Le Dernier Rempart, qui se traîne trop souvent dans son ornière, devenue à certains égards foncièrement indigeste. Au final, cela reste de la série B pure race, menée tambour battant, mais par trop balisée. De quoi décevoir les amateurs d’un Kim Jee-woon habituellement bien plus à son avantage. (6/10)

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