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Le Blog de Jonathan Fanara

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Trump : en finir avec le déni

Publié par Jonathan Fanara sur 20 Novembre 2016, 20:05pm

Catégories : #Édito, #International

Trump : en finir avec le déni

Il est des leçons qu'on oublie trop vite. Après les sentencieux « Trump ne passera jamais », voici désormais les insolites « Trump va se recentrer ». Une énième manifestation de déni qui se heurte pourtant à la dure réalité. Le fantasque et velléitaire prochain président des États-Unis n'a encore rien accompli qui puisse rassurer. Au contraire. Faisant acte de népotisme, il a nommé ses proches – fils, fille, gendre – dans son équipe de transition, avant d'offrir des postes-clés à des personnalités pour le moins sulfureuses : le raciste Jeff Sessions se voit propulsé au rang de procureur général ; Stephen Bannon, l'ancien directeur de campagne de Donald Trump, idéologue controversé et président exécutif du site d'extrême droite Breitbart News, est promu conseiller politique à la Maison-Blanche ; Mike Pompeo, connu en tant que partisan de Guantanamo et de l'espionnage à grande échelle, atterrit à la tête de la CIA ; enfin, le russophile et xénophobe Michael Flynn se voit auréolé du titre éminent de conseiller à la sécurité nationale. Si les signaux se maintiennent au rouge, certains commentateurs continuent néanmoins de croire aux mirages. Ils se consolent comme ils le peuvent, avec l'énergie du désespoir : le mur construit à la frontière mexicaine ne devrait finalement être qu'une simple barrière ; les objectifs d'expulsions seraient revus à la baisse et ne concerneraient plus que « deux ou trois millions de criminels » ; l'Affordable Care Act, appellation officielle de l'Obamacare, pourrait voir son abrogation pure et simple remplacée par quelques amendements. Se contenter de ces accommodements marginaux revient pourtant à adouber la politique du pire. Et à omettre un peu vite que Donald Trump, premier milliardaire « anti-système », dispose des pleins pouvoirs, demeure un climato-sceptique invétéré, divise dangereusement la nation, ne jure que par la dette et la planche à billets, bref qu'il navigue à vue dans une mer agitée. Croire que le costume présidentiel peut redéfinir en profondeur l'homme qui le porte, aussi névrosé et mégalomane soit-il, s'apparente à une « suspension consentie de l'incrédulité », selon l'expression chère au poète britannique Samuel Taylor Coleridge. Mais puisque tout ceci n'a malheureusement rien de fictionnel, il est urgent d'en finir avec un déni qui a déjà tant coûté à la démocratie.

 

 

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